Covid-19 : [Hôpital d’Orléans, semaine 5] Bientôt la fin du tunnel ? abonné

Les soignants de l’hôpital d’Orléans sont encore sur le pied de guerre mais quelques signes laissent espérer une amélioration de la situation face au Covid-19. La reprise des consultations habituelles oblige les services à se réadapter. Les militants CFDT commencent à se projeter dans l’après-crise.

Retrouvez les épisodes précédents :
17 mars : Le calme avant la tempête
27 mars : Les soignants en ordre de bataille
3 avril : La solidarité au plus fort de la crise
10 avril : "On est épuisé et les tensions montent"

Par Marie-Nadine Eltchaninoff— Publié le 17/04/2020 à 12h53 et mis à jour le 18/01/2021 à 20h24

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Covid WebPeut-être est-ce le prélude à une accalmie. En cette cinquième semaine de crise, les appels au Samu de l’hôpital d’Orléans ont changé de tonalité. « Au Samu, la vague est derrière nous, affirme Christophe, assistant de régulation et militant CFDT. Un tiers des appels concerne encore le Covid mais nous voyons beaucoup moins de demandes d’intervention pour détresse respiratoire. En revanche, les personnes qui se plaignent de douleurs à la poitrine sont de retour, au plus fort de l’épidémie, ils avaient disparu ! » En cette période de confinement, les accidents de bricolage se multiplient, les violences conjugales, hélas, aussi. « Nous avons également au bout du fil des personnes en proie à des bouffées d’angoisse, explique Christophe. Nous les orientons vers le service de psychiatrie. Les patients dépressifs habituellement suivis dans des centres médico-psychologiques ont interrompu leur thérapie en raison de la fermeture des établissements et leur état peut se dégrader rapidement, surtout dans les circonstances que nous connaissons. »

Si le Samu note une baisse des appels liés au Coronavirus, la pression est toujours aussi forte au sein de l’unité Covid, selon les dernières remontées de la cellule de crise. « Nous sommes encore en phase d’ascension de l’épidémie, nous prenons toujours de nouveaux patients en réanimation, explique Christophe. Les patients hospitalisés depuis plusieurs jours voient parfois leur état se dégrader. » Un service de soins de suite vient d’ouvrir pour accueillir les patients en voie de guérison. « Ils n’ont plus besoin d’être ventilés mais un sevrage en oxygène et une rééducation respiratoire et musculaire sont nécessaires », explique Céline, infirmière et militante CFDT.

Gérer la reprise des activités habituelles

A cette gestion de crise toujours d’actualité s’ajoute une autre problématique, la reprise des activités habituelles. « Différer les soins aux patients atteints d’autres pathologies risque de les aggraver, constate Christophe. Nous rouvrons progressivement les consultations interrompues ces dernières semaines, les médecins rappellent les patients dont les opérations ont été reportées, en chirurgie cardiaque notamment. La question de la disponibilité des lits de réanimation va continuer de se poser. » L’incroyable agilité dont l’hôpital a fait preuve ces dernières semaines est de nouveau sollicitée. Les moyens humains et matériels déployés dans la lutte contre le Covid doivent se réajuster à cette nouvelle situation, il s’agit désormais de concilier la poursuite de la gestion de crise et le retour à un fonctionnement normal.

« Les soignants aspirent maintenant à revenir dans leur service d’origine, à retrouver leurs collègues, la spécialité…

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