Grand débat national : À l’heure des initiatives CFDT abonné

Dans les métropoles, les villages et les entreprises, la CFDT organise des débats pour recueillir la parole des salariés et des citoyens.

Par Marie-Nadine Eltchaninoff et Dominique Primault— Publié le 28/02/2019 à 07h14 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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« Cela fait du bien de retrouver le goût du débat. » Évelyne, assistante sociale aujourd’hui au chômage, réajuste son manteau après une heure et demie de discussion à bâtons rompus entre adhérents CFDT. Le 21 février, la mairie de la commune de Saint-Martory, à une heure au sud de Toulouse, accueille l’une des étapes estampillées CFDT du grand débat national. « Nous allons nous y inscrire en le prenant comme un espace d’expression, avait indiqué la secrétaire générale adjointe lien vers le contenu : Le Grand débat nationallien vers le contenu : Le Grand débat national, à la fin janvier. Il donnera l’occasion à la CFDT de porter ses revendications. Elle y prendra sa part, à sa juste place. » Sa juste place ? Celle de première organisation syndicale de France. Depuis, plus d’une centaine de débats ont été organisés par la CFDT : dans les métropoles, les quartiers populaires, les villages de campagne, les entreprises… D’ici au 15 mars, on en comptera environ 150. On y discute, s’y enflamme, parfois s’empoigne sur les quatre thèmes retenus par le gouvernement (la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et les services publics) auxquels les cédétistes ont ajouté le pouvoir d’achat. Avec l’objectif de proposer des solutions à la crise sociale et politique actuelle.

Responsabilité individuelle ou collective ?


Regards croisés en Seine-Saint-Denis
« Qui peut avoir envie de venir à la bourse du travail de Bobigny à 8 h 30 pour parler fiscalité ? » Cette appréhension exprimée avec humour par un militant francilien s’est révélée sans fondement. Plus de 80 personnes, cédétistes ou simples citoyens, ont plébiscité le grand débat régional du 22 février, placé sous l’égide des Places de la République et organisé conjointement par l’Union régionale d’Île-de-France et neuf partenaires : la CFTC, l’Unsa, l’organisation étudiante Fage, ATD Quart Monde, France Nature Environnement, la Ligue de l’enseignement, la Fondation Abbé Pierre, la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire et France Terre d’Asile.

Les échanges, enrichis par la diversité des points de vue, ont porté sur quatre thématiques : fiscalité et services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté, pouvoir d’achat. Autant de sujets sensibles dans ce département le plus jeune et le plus pauvre de France. « À Paris 80 % des familles bénéficient d’un mode d’accueil individuel ou collectif pour leurs jeunes enfants ; en Seine-Saint-Denis, ce taux tombe à moins de 30 % », expliquait le secrétaire général d’Interco 93, selon lequel si l’égalité des droits est respectée, l’égalité de l’accès aux droits reste à construire.

 

Exemple à Paris le 7 février, dans les locaux de l’Union territoriale interprofessionnelle de Paris. Ce midi, il est question de transition écologique. Une trentaine de participants (quelques adhérents en activité et beaucoup de retraités) ont sauté la pause déjeuner pour l’occasion. Pendant deux heures, pas un temps mort. Aux préoccupations très personnelles – « Le syndic a réalisé un audit énergétique de ma copropriété mais les solutions proposées ont quinze ans de retard » – répondent des inquiétudes planétaires : « Comment allons-nous vivre dans un monde submergé par les océans ? » Les…

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